l'essentiel L’institution qui défend les artisans a besoin d’eux pour prendre part au vote jusqu’au 14 octobre, dans une élection essentielle pour garantir au quotidien sa raison d’être. Depuis le 1er octobre et jusqu’au 14 de ce même mois, les artisans sont invités à renouveler leurs représentants au sein de la chambre de métiers et de l’artisanat CMA. Comme pour toute élection, le taux de participation sera étudié de près. Un tiers seulement des inscrits 31,6 % avaient fait leur choix en 2016 lors du précédent scrutin. Et encore l’Aveyron s’était deux fois plus mobilisé que chacun des douze autres départements de l’Occitanie. Pourquoi voterIl en va pourtant de la représentativité de l’artisanat et de sa capacité à s’organiser… Faute de quoi, l’autonomie des CMA pourrait bien être remise en cause par une fusion avec les CCI au sein d’une "chambre économique" d’audience régionale qui mettrait à mal l’accompagnement de proximité cher aux ressortissants et à l’attention portée aux entreprises quant à leurs spécificités territoriales. Car l’État ne cache guère sa volonté de parvenir à réunir partout en France les deux compagnies consulaires "parfaitement complémentaires", rappelle Christine Sahuet, actuelle présidente de la CMA. L’enjeu est donc de taille, les électeurs, représentant quelque 8 500 établissements en Aveyron sont invités à en prendre conscience, d’autant que des défis demeurent pour les prochains mandats. Notamment "faire passer les autoentrepreneurs à la vitesse supérieure pour créer une entreprise avec des salariés, former des jeunes et des repreneurs", prévient Christine Sahuet. Et la présidente de relever que si 2 000 entreprises artisanales supplémentaires ont été recensées depuis 2016, elles ne sont plus aujourd’hui que 30 % à avoir des salariés…Quels que soient les élus qui sortiront des urnes, le chantier de la défense de l’artisanat, de ses emplois et de ses formations au plus près des besoins des professionnels c’est le cas en Aveyron pour la mécanique agricole et poids lourd est au cœur de cette volonté affichée par tous les candidats que les artisans se réapproprient leur chambre de métiers pour demeurer efficace face aux voterLe vote est donc ouvert jusqu’au 14 octobre, par correspondance mais aussi via internet. Chaque électeur se déterminera dans ce scrutin à la proportionnelle où les deux propositions en lice lire en encadré sont présentes au niveau régional à travers une liste par département. Celle des deux qui arrive en tête en Aveyron se verra attribuer d’emblée un président et un vice-président. Puis, toutes les voix des treize départements seront cumulées pour chaque liste au niveau régional celle qui sera majoritaire donnera 10 % de bonus à la liste de son département. C’est un peu compliqué à comprendre, mais l’exercice démocratique en vaut la chandelle…Elle avait prévenu tout le monde dès 2016, "deux mandats, pas plus". Et a tenu parole en ayant mené à terme le grand projet qui lui tenait à cœur la réalisation en un an de l’internat de la chambre de métiers et de l’artisanat CMA qu’elle préside depuis 2010. Elle ne sera donc pas candidate à sa propre succession. Mais inaugurera "son" internat le 15 aux jeunes"C’est bien de passer la main, qu’il y ait du sang neuf au bout de 11 ans", assure-t-elle sans l’ombre d’un regret. Les deux listes en présence ont renouvelé les candidats et "c’est toute une nouvelle génération qui prendra en main l’action sur le terrain. La structure bouge, elle ne verra pas forcément les choses de la même façon".Cheffe d’une entreprise de métallerie à Espalion, au sein de laquelle elle est associée à son époux depuis 1985, Christine Sahuet met ainsi un terme à un long parcours consacré à la dynamique artisanale en la Capeb, qu’elle rejoint en 1985 pour diriger la section des femmes d’artisans, à l’UPA qu’elle préside de 2008 à 2010, elle prendra en suivant les rênes de la CMA, élue sur une liste qu’elle mène aux côtés de Patrick Bounhol. Et réalisera autour d’elle un consensus pas toujours simple à travail d’équipe avant tout"Se mettre au service des autres, tracer la voie pour tous les artisans m’a toujours guidée. C’est dans mon caractère", glisse-t-elle pour justifier une motivation, encore intacte aujourd’hui. Mais elle prévient aussitôt "On est une véritable équipe à la présidence. Être président, c’est être chef d’orchestre. En laissant une large place au dialogue. Ce n’est pas un poste "pour soi", il y a cinq ans où il faut savoir travailler ensemble et dépasser les conflits. C’est une belle aventure humaine".Cette campagne 2021, elle la juge "respectueuse et bienveillante, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé". Et si elle se défend de soutenir l’une ou l’autre des deux listes, elle souhaite à la nouvelle génération, le "même engouement" qui fut celui de son Sahuet va désormais se consacrer à sa mission au sein des commissions "économie, emploi, innovation, réindustrialisation" et "économie de proximité" au conseil régional où elle a été élue en juin. En promettant de garder toujours un œil sur l’artisanat "C’est dans mon ADN !"Christine Sahuet "être président c’est être un chef d’orchestre"En chiffres8 500 artisans aveyronnais sont concernés par ces élections dont 22 % de femmes. L’âge moyen des votants est de 48 % des entreprises emploient des salariés. C’était 50 % en 2011. 12 000 salariés dans l’artisanat en apprentis sont formés chaque année dans les entreprises artisanales où les accueillent autant de maîtres d’apprentissage. 5 ans, c’est la durée du mandat des M€, c’est le budget de la CMA de l’Aveyron. Deux listes en présence Les électeurs ont le choix entre deux listes régionales de 35 candidats par département seuls 25 d’entre eux siégeront, regroupant chacune, dans le respect de la parité un large éventail des professions qui composent l’artisanat, alimentation et services, bâtiment et fabrication…"La Voix des Artisans" pour retrouver la liste des candidats pour l’Aveyron se présente sous la bannière U2P Union des entreprises de proximité et regroupe la Capeb, la Cnams et la CGAD. Face à elle, "Fiers d’être Artisans" pour retrouver la liste des candidats pour l’Aveyron portée par la CPME et la FBTP. À quoi sert la CMA ? La question est posée, parfois par les artisans eux-mêmes, les deux listes qui se présentent à cette élection le révèlent dans cette campagne. Pourtant la compagnie consulaire est indispensable au bon accomplissement de professions qui, tout en restant indépendantes, ont besoin de défendre leur place dans l’économie locale. C’est particulièrement vrai dans la relation avec les collectivités territoriales pour inciter ces dernières à adapter à l’activité des artisans l’aménagement commercial et urbain, mais aussi à développer la présence artisanale dans le centre des villes et villages. Cette défense des intérêts se double d’un indispensable accompagnement de proximité tant pour la simplification des démarches administratives, que pour les aides à la création et reprise d’entreprise. Sans oublier le développement de la formation, via le Campus des métiers, permettant d’assurer un renouvellement qualifié et une main-d’œuvre adaptée aux besoins locaux, dont témoigne l’incessant développement des filières de formation..